" J'aime à penser que la création n'est pas réservée à une élite mais qu'elle convoque plutôt notre âme d'enfant, notre regard encore pur et ouvert sur le monde. S'émerveiller de petites choses parfois invisibles, retrouver l'essence créative propre à la nature humaine, c'est de cette manière que j'aborde la photographie, mon domaine de prédilection depuis l'adolescence. L'écriture quant à elle, plus modeste et intrusive, reste ma soupape de sécurité lorsque tout va trop vite. Le graphisme dont j'ai fait mon métier ou encore le design me permettent d'allier contrainte et imagination. L'idée étant pour moi toujours de transmettre une émotion, un regard, mon regard et de vous aider à reconnecter ne serait-ce qu'un instant avec votre âme d'enfant, celle qu'on délaisse bien trop souvent au fil des années.
Je pense profondément que l'art se doit de nous interroger (parfois) mais pas seulement, de nous émerveiller (toujours) au sens premier du terme, sans concept "pompeux" ou vide de sens, juste en communiquant avec notre source intérieure, celle qui ne tarie jamais et de nous faire sentir vivants tout simplement.
Enfin j'aime le mot photographiste, qui me définit clairement car il englobe la photo, le graphisme mais aussi la graphie donc l'écriture et le dessin qui n'est autre que le design. "
Rizlane Lazrak est née en 1972 en France, de père marocain et de mère française.
Cette dualité entre le Maroc et la France, entre le graphisme, son métier, et la photographie, sa passion, elle la cultive à travers ses photographies en se tenant toujours à la frontière entre réalité et rêve, réel et irréel, visible et invisible. Il est souvent question d'espace dans ses photographies, l'espace comme un fil tendu entre deux mondes qu'il suffit de suivre pour arriver ailleurs.
Ses séries partent souvent d'une couleur, douce ou saturée, selon le sentiment qu'elles expriment (« Lumière Noire », « Songe Blanc » ... ).
Quant à la réalité, elle est toujours le point de départ de ses mondes parallèles dont elle offre une autre lecture, plus poétique, plus abstraite, tentant de saisir ses moments éphémères et parfois invisibles que l'on ne prend souvent pas le temps de regarder.